Les « indésirables » seraient-il plus désiré.es depuis 10 ans grâce au mémorial de Rivesaltes ? Certainement. Pour preuve, le Mémorial a été visité à un rythme de40 000 personnes par ans depuis son ouverture. La nouvelle équipe du Musée compte bien poursuivre ce défi à la hauteur des enjeux de notre époque.Céline Sala-Pons, directrice du Mémorial de Rivesaltes, a animé un moment fort de fraternité culturelle. Le Mémorial a permis de faire un bilan très encourageant d’un défi dont les racines catalanes ont poussé suffisamment fort dans un lieu particulièrement inhospitalier transformé en camp de transit de toutes les exclusions, ouvert il y a 84 ans, le 14 janvier1941. Elle a aussi donné le ton des perspectives de développement du mémorial,particulièrement en direction de la jeunesse qui constitue déjà la moitié des visiteurs du lieu.Agnès Sajaloli, ancienne directrice du Mémorial, a fait un retour sur images des débuts de la création du site, avec cette conception originale qui permet d’optimiser la relation entre l’étude de l’histoire, la permanence des témoignages et, comme tous les lieux de souffrance initiés au XXe siècle, la dure réalité des ruines de la concentration.Les associations mémorielles et progressistes (don la LDH Perpignan Pyrénées orientales) ont été invitées à participer à la dynamique du lieu. Le monde scientifique et les élu.es de la région et du département ont formé une chaîne de solidarité argumentaire solide autant que passionnante, en commençant par un doyen de la recherche historique, Denis Peschanski,ancien président du conseil scientifique du Mémorial, en passant par Nicolas Lebourg,historien particulièrement actif dans le conseil scientifique et en terminant par Sarah Gensburger, directrice de recherche au CNRS, entre autres sociologue des organisations à Science Po et spécialiste de l’étude de la Shoa.Un hommage particulier a été rendu à Joël Mettay, avec le passage de vidéos retraçant son parcours de libertaire « un peu communiste » dans lequel il a joué un rôle fondateur du Mémorial. La fille Elsa a lu une lettre très émouvante écrite à son attention lors de son décès par un de ses amis intimes, le photographe professionnel Georges Bartoli, particulièrement apprécié de l’équipe du Mémorial pour son talent et son sens de l’initiative. La soirée s’est poursuivie avec un spectacle de danse des élèves de l’école Synopsis de Perpignan et le triode jazz « Steeve Laffont/Thomas Kretzmar/Dominiq que Di Piazza.Qu’on se le dise, la nouvelle équipe du Mémorial, qui compte bien associer le monde citoyen à ses initiatives, permet au Mémorial de poursuivre non seulement un travail de mémoire à partir des faits, en luttant contre les récupérations révisionnistes à géométrie variable, et en effectuant un travail de recherche scientifique authentiquement humaniste de la saga humaine. Vu les tendances lourdes de repli induisant la violence qui planent dans l’environnement tant français, européen que mondial, cette démarche devient un vrai combat que la région et le département veulent continuer à soutenir sans faille malgré les coupes budgétaires imposées par l’exécutif de l’État.
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